Bavardages

Wool War One

En ce jour anniversaire de l’armistice de 1918, j’ai envie de vous raconter une histoire de poilu… Parce que de près ou de loin, toutes les familles françaises ont été impactées par cette guerre.

Mon arrière grand-père, par exemple, est le seul homme de sa famille à être revenu vivant de cette boucherie. Il n’en tirait aucune gloire, ne devant la vie sauve qu’à son métier de maréchal-ferrant. Les officiers ont préféré le maintenir à l’arrière pour soigner leurs chevaux, au lieu de l’envoyer comme tant d’autres dans la boue des tranchées… Triste privilège !

Mais le poilu dont je veux vous raconter l’histoire, c’est un petit bonhomme de quinze centimètres de haut.

Ce petit personnage est lui aussi le héros d’une incroyable aventure : Wool War One.

Wool War One est un projet extraordinaire d’Anna, une artiste plasticienne également connue sous le nom de Délit Maille. Après avoir tricoté l’actualité pendant plusieurs mois sur son blog, une idée folle vient à Anna : tricoter la Grande Guerre.

Elle fait alors appel à cinq cent bonnes volontés du monde entier pour l’aider dans cette aventure…

Jamais de ma vie je n’ai autant regretté d’être une quiche en tricot, j’aurait tellement aimé pouvoir y participer !

De ces mille mains, naît alors une immense armée de soldats minuscules : sept-cent-quatre-vingt-un !

Mains dans le dos et épaules voûtées, les soldats ne sont pas armés ; ils ne portent que leurs sacs à dos, musettes ou sacoches.

Alliés ou ennemis, les dix-neuf nationalités ayant combattu pendant ce conflit mondial sont représentées.

crédit photos Alain Leprince

Roubaix, Paris, Londres ou Montréal, pendant plusieurs années, la Wool War One voyage de musée en musée.

En novembre 2018, l’exposition se termine au Mémorial 14-18 Notre-Dame-de-Lorette, au milieu des champs de bataille.

Là où la vie de ces soldats s’est arrêtée.

« La Wool War One ne raconte pas la guerre comme dans les livres d’Histoire, elle raconte les histoires des hommes dans la guerre. Les inconnus, les oubliés, les pères, les frères, les copains, les maris, les fils…

Elle ne raconte pas la guerre à travers les faits et les dates mais elle raconte une véritable aventure humaine, d’il y a cent ans et d’aujourd’hui.

Les mains des petits-enfants, arrière-petits-enfants ont redonné vie par le tricot à toutes ces histoires anonymes qui ont façonné la Première Guerre Mondiale, pour rendre hommage à toute cette génération sacrifiée ». 

Mémorial 14-18

Vient alors le centenaire de l’Armistice, et le moment de la démobilisation. Les 781 soldats sont mis en vente. Le succès est immense, ils trouvent tous preneur en quarante-huit heures et 23430 € sont récoltés au bénéfice de Médecins Sans Frontières.

Les petits soldats ont tous été vendus, à raison de 30 euros par soldat, et envoyés à leur nouveau propriétaire. Après tout ce travail de mémoire autour de ceux qui ont combattu pendant la guerre de 14-18, il me semblait évident que les fonds recueillis devaient être reversés à une association qui soigne les victimes de conflits dans le monde entier, explique Délit Maille. Il fallait que cela serve au monde de maintenant.

Vêtu de sa vareuse bleu horizon et de son pantalon garance, celui-ci est désormais le mien…

IN MEMORIAM, IN SPEM

28 commentaires sur “Wool War One

  1. Je m en souviens très bien L exposition à 5 km de chez moi Notre Dame de Lorette, mais je ne l ai pas su… Merci Muriel pour cette jolie commémoration

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  2. Super histoire et très beau projet, au début de ton texte tu as fait une erreur de date, armistice de 1918 et non pas 2018, c’est pas grave ton article est tellement émouvant et ton petit soldat super mignon. Bravo à toutes les tricoteuses.
    Amicalement

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  3. J’ai eu la grande chance de participer à la merveilleuse aventure de la WW1 en tricotant des petites vareuses bleu horizon. Un projet très émouvant alors, et encore maintenant, et qui prend toute sa résonance dans des journées de commémoration comme aujourd’hui.

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  4. Exactement ce qu’il fallait dire en ce jour anniversaire d’une terrible guerre qui n’a jamais été grande, et a décimé toute la jeunesse européenne…
    Je me permets de mettre un lien sur mon blog vers ton article.
    Belle journée, bises

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  5. Ton histoire est émouvante, tu as bien fait de la relater,en regardant ton petit soldat tu penseras souvent à ton arrière grand père, bonne journée, bisous.

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  6. Quel dommage que je n’ai pas eu vent de cette magnifique et très émouvante idée….. j’y aurai participé, d’une manière ou d’une autre. En souvenir de mon grand père et pour rendre hommage à tous ses compagnons de bataille…. ton article m’a bouleversée……

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  7. Bien que combattants, aucun de mes ancêtres n’est tombé au « champ d’honneur ».
    Je regrette néanmoins de n’avoir pas entendu parler de cet appel, puis de cette expo et cette vente auxquels j’aurais aimé participer.
    Merci pour ton article.

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  8. J’avais suivi cette aventure puisque plusieurs toulousaines avaient reçu les instructions pour personnage ou accessoires, planifiés de main de maître(sse)
    mais j’ignorais la fin de l’aventure au profit de l’association
    Bravo pour ce condensé, cet hommage… et il fait bon effet, ce soldat à l’uiforme hélas bien vif

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  9. Quelle belle initiative !! Cette histoire est très émouvante !
    J’en ignorais tout. Merci pour ces explications.
    Ils sont très représentatifs des poilus.
    Un très bel hommage !
    Bisous
    Bonne journée !

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