Couture·Patchwork

Récupérer et stocker les chemises usagées

Depuis quelques semaines, on n’entend plus parler que de chasse au gaspi. Voilà qui fait bien rire les quilteuses, qui n’ont pas attendu les recommandations gouvernementales pour recycler les textiles et faire du neuf avec du vieux.

Aujourd’hui, je vous raconte comment je m’organise avec les chemises usagées : mes astuces pour bien les choisir, ma technique pour les démonter et ma façon de les stocker. En attendant de coudre une courtepointe bien douillette pour l’hiver…

Se procurer les chemises

Tous les hommes de ma famille savent que je suis preneuse des chemises qu’ils mettent au rebut. D’ailleurs, mon petit papa, j’aimerais que tu me les confies avant qu’elles ne soient transparentes d’usure…

Quant à monsieur Verveine, il a une préférence marquée pour les chemises unies. Moi, je préfère les carreaux, mais vingt-trois ans de mariage n’ont pas réussi à le réformer… Alors pour plus de variété – et parce que je suis une incorrigible addict du tissu – j’achète aussi des chemises d’occasion dans les vide-greniers ou au vestiaire solidaire.

Bien choisir les chemises d’occasion

Autant que possible, j’essaie de me procurer des chemises 100% coton. L’étiquette de composition est parfois manquante, mais par chance j’ai le nez pour repérer les textiles mélangés – même propres, ils ont une odeur assez caractéristique. En cas de doute, on peut aussi froisser un pan de la chemise pour voir si elle marque les plis (coton) ou si elle reste lisse (polycoton/repassage facile).

récupérer les chemises usagées pour faire du patchwork

Deuxième critère: la taille. Certes, on ne choisit pas le gabarit des hommes de la famille. En revanche, à la friperie, autant privilégier le XXL, ça fait plus de matière première pour le même prix. Pour les mêmes raisons, j’achète préférentiellement des chemises à manches longues. Un peu plus de travail au démontage, mais c’est un vrai gain en quantité de textile.

Dernier point, je privilégie la coupe « regular ». Une chemise de coupe cintrée comporte des piqûres dans le dos, difficiles à découdre sans abîmer le tissu. Parfois même, le dos est constitué en trois panneaux distincts. Attention également aux détails fantaisistes : poches multiples, patte de boutonnage sur les manches, boutons-pression, flocage et broderies. Autant d’osbtacles au moment du démontage.

Pour autant, si j’ai un vrai coup de cœur pour une chemisette floquée et pressionnée en taille 4 ans, je l’achète quand même – quand je ne la ramasse pas sur un trottoir sur le chemin de l’école.

quand les tissus racontent leur provenance

Recycler les chemises est de toute manière plus économique qu’acheter du tissu neuf. Ma friperie vend les chemises cinq euros – le prix d’un fat quarter – à l’unité. Le prix tombe à quinze euros le lot de cinq. Dans les vide-grenier, c’est plus généralement deux euros pour une chemise d’homme.

D’autre part, tout le monde sait aujourd’hui que le textile est l’une des industries les plus polluantes de la planète, alors vive le recyclage de tissu.

Opération démontage

Après les avoir relavées et séchées, je m’empresse de les démonter pour gagner de la place. Même en prenant la peine de les repasser, stocker les chemises d’occasion est assez encombrant. Le démontage assure un gain de place appréciable.

démonter les chemises usagées pour faire du patchwork

Pour démonter la chemise, je détache d’abord les manches au ras de la couture d’épaule. Je retire aussi le poignet et la patte de boutonnage, et je mets les manches de côté.

démonter les chemises usagées pour faire du patchwork

Ensuite, j’attaque le corps de la chemise. Je retire la patte de boutonnage et le col.

stock de boutons de chemises dans une carafe ancienne

Les boutons – y compris ceux des manches et éventuellement du col – sont arrachés au découd-vite, regoupés sur un brin de fil et soigneusement collectés.

démonter les chemises usagées pour faire du patchwork

Il est temps de retirer les coutures : autour de l’empiècement, puis entre le dos et les devants. Je retire également les ourlets.

Sur certaines chemises, l’empiècement est doublé avec un imprimé différent ou coupé dans le biais. Dans ce cas, je coupe au plus près des coutures pour récupérer ce tissu. Je mets même parfois les étiquettes de côté quand elles sont originales.

récupérer les chemises usagées pour faire du patchwork

Le cas particulier des poches : c’est le plus délicat à découdre. Leurs coutures sont sécurisées solidement et il est quasi impossible de retirer la poche sans que le tissu du devant n’en garde les cicatrices.

Certaines quilteuses préfèrent les laisser en place et les coudre fermées. Pour ma part je les découds, mais je garde à l’esprit que je ne pourrai pas utiliser cette partie du devant de la chemise dans mon ouvrage. Il reste généralement des marques tenaces.

En route pour le repassage et le pliage
démonter les chemises usagées pour faire du patchwork

Je pose d’abord le dos, plié sur le milieu. Puis je pose les devants, les manches – pliées – et enfin l’empiècement. Un petit coup de fer est le bienvenu pour aplanir le tissu et gagner encore un peu de place, mais je n’en ai pas toujours le courage…

stocker les chemises usagées pour faire du patchwork

Le tout est ensuite plié en paquet bien carré, juste de la bonne taille pour être rangé dans un tiroir. Et surtout, bien moins volumineux qu’une chemise complète.

stocker les chemises usagées pour faire du patchwork

Comme c’est la crise du logement dans les tiroirs, j’utilise des bacs de stockage pour les chemises. Pour vous donner un ordre d’idée, il a en a vingt-quatre dans ce celui-ci…

stocker les chemises usagées pour faire du patchwork

Et comme il est plein à craquer, je crois qu’il est temps pour moi de commencer une nouvelle courtepointe!

Bonne journée,

34 commentaires sur “Récupérer et stocker les chemises usagées

  1. Merci Muriel pour ton article rigolo et utile, qui nous fait voir les vieilles chemises comme des trésors.
    Vivement la découverte de ta future courtepointe.
    @sabinedeshautesalpes

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  2. Merci Muriel pour ce bel article. Il est très utile. Maintenant j’ai hâte de voir un nouveau quilt avec ces magnifiques tissus. Belle journée

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  3. Bonjour Muriel, merci pour ton article très inspirant pour le rangement. Moi aussi j’aime les chemises et je me reconnais dans ton article, mais j’y ai trouvé une bonne astuce de rangement après démontage pour avoir toutes les couleurs en vue dans ton bac de rangement. Bonne journée, amicalement, Sylviane

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  4. Merci Muriel pour ton article , pour le démontage je suivait déjà ta façon de faire , mais pour le rangement j’ai des progrès à faire. Un de mes projets faire une courtepointe en chemise à carreaux ( style bucheron ) j’ai trouvé ce week-end au vide grenier des chemises à 1€ donc pour le moment j’ accumule. Bonne semaine , bises

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  5. Bonjour, je récupère car je ne supporte pas de jeter,… et j’entasse n’importe comment.
    Merci pour tous vos conseils. Belle courte pointe en perspective.

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  6. Merci, Muriel, pour tes explications… c’est très clair et très inspirant… et beaucoup mieux d’entasser un peu n’importe comment… (ou presque)… le recyclage est plus que jamais d’actualité, tu as bien raison.
    Belle journée, bises

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  7. Mille fois merci pour ces explications bien détaillées. Je garde les chemises mais comme je ne les découpe pas cela encombre mes placards ! J’adore récupérer des tissus de toutes sortes : échantillons et vêtements divers. Je vais de ce pas mieux organiser mes tissus.

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  8. Bonjour, il va falloir que je m’y mette aussi.
    J’ai toujours trouvé que lors des expositions, petites ou grandes, les quilts réalisés avec
    des tissus de récupération sont reconnaissables entre tous. Il s’en dégage un « je ne sais quoi », une âme particulière, qui moi, me touche beaucoup et quelques soient les blocs choisis. Coudre un quilt de l’amitié avec ce genre de tissus qui en plus ont été échangés,
    c’est le summum !
    Mamette

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  9. Coucou, bien intéressant et utile ton article, je vais essayer de faire pareil pour gagner de la place. Merci et à bientôt pour la suite. Biz

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  10. Je te remercie pour tes conseils de démontage. Je garde le boutonnage pour faire des dos de coussin.
    Du fait de mon déménagement , j’ai mis toutes mes chemises de côté en benne textile. Mon mari me pourvoira de nouveau. Elles devraient faire des heureuses comme toi !
    J’ai les mêmes verres mais au format verre à eau.

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  11. J’adore !
    C’est exactement ce que je fais.
    Je pensais que mon cas relevait de la psychiatrie 🙂 🙂 !
    La seule différence, et pas des moindres, c’est qu’une fois rangés, j’hésite à utiliser ces tissus. Je les garde en me disant qu’ils serviront « pour une meilleure utilisation » !! …
    Merci pour ce bel article 🙂
    Belle journée.

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  12. Je suis une récupératrice hors pair ….mon mari porte des chemises à carreaux et dès qu’elles sont usées , je découpe et je range . Sur les brocantes, pareil pour 1€ je ne regarde pas à la dépense . Je pratique le même stockage que toi ! Bises

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  13. Merci pour cet article . j utilisé la même technique pour ranger mes chemises. J ai de la chance chez et tendre aime autant kes Unis que les rayures ou les carreaux. Yn projet est en cours avec un mélange de grunge. Continue à nous inspirer

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  14. Au début de l’été j’ai trié mes placards et je me suis inspirée de ce que tu faisais de tes chemises pour te copier, j’ai donc décousu comme tu le dis dans ton article et stocké en attendant de trouver comment utiliser tous ces morceaux de tissus, ton article va donner des idées de recyclage, bisous Muriel.

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  15. A la maison il n’y a pas beaucoup de chemises à récupérer et je ne saurais les utiliser. Par contre, même si il n’y en a peu, je ferai l’offre aux copines en leur suggérant d’aller voir ton article.
    Bonne journée.

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  16. Moi aussi j’ai utilisé la même technique pour découper les anciennes chemises de mon mari. Pour le stockage, par contre, j’ai utilisé un petit sachet congélation pour chaque chemise. Je sais cela me fait utiliser du plastique mais au moins elles sont protégées. J’attends d’avoir une inspiration pour faire un quilt ! Merci pour ce partage et bon courage. Sylviane

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  17. Je suis également une adepte du recyclage de chemises. Celles de mon mari, d’autres chinées. Je découpe à peu près comme toi et je stock dans des bacs aussi. Faire du neuf avec du vieux j’adore !
    Bizzz

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  18. merci pour ton article très intéressant!!! je pratique comme toi , découpage et rangement dans des bacs transparents, pour trouver ce que je cherche au premier coup d’oeil !! pareil pour les jeans et les petites robes et chemises à fleurs et parfois en liberty que je trouve sur les brocantes ou Emmaus!! hâte de voir ton prochain ouvrage!

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  19. merci pour ce partage, perso cela fait des (beaucoup…) années que je récupère des tissus de cette façon, chemises ou autres, j’en ai un (trop) grand stock que je range par couleur dominante, les unis à part, et je les utilise pour des bricoles en couture, encadrer mes broderies, du collage sur meubles ou objets ; comme toi, je récupère les boutons et même les étiquettes…ça me rassure, je ne suis pas la seule…!!! (merci Emmaüs pour les trésors découverts au fil des ans) et vive la récup !!!

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  20. Je me suis retrouvée dans ton article sur la récup des chemises. J’en achète souvent à Emmaüs car plus d’homme à la maison !!!
    Je garde tout. Par contre tous mes boutons sont en vrac dans des pots juste regroupés par couleur. Je n’ai pas eu la patience de les enfiler mais c’est une bonne idée.
    Comme toi je suis maniaque sur le côté coton du tissu.
    J’ai déjà fait un grand vol d’oie avec que des tissus de chemises et on retrouve les tissus dans différents patch.

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  21. Eh bien bravo pour les explications !
    C’est vrai qu’en décousant d’antiques chemises de nuit de coton, j’ai eu bien du mal à découdre les petits plis (religieuses) du devant et les poignets de ces dames avaient des pattes de renforcement aux jointures des coutures

    Cela me fait penser que sur ton vol d’oies sauvages drôlement bien expliqué du plus petit au plus grand bloc, une fois tu avais montré comment faire les coutures pour que les angles soient bien d’équerre… édifiant

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