Voila bientôt un mois que Pascale Bleue de Lin, une copine de blog, m’a contactée pour me proposer de participer à une chaîne de « blog awards »: Outstanding Blogger 2025. Elle-même avait été invitée par Frédérique à participer à ce mouvement lancé par une quilteuse américaine. Il s’agit de répondre à une petite interview, puis de renvoyer la balle à d’autres blogueuses.
Cette nomination m’a replongée une quinzaine d’années en arrière ; c’est en effet dans les années 2010 que Pascale et moi avons fait connaissance par l’intermédiaire de la plateforme qui hébergeait alors nos blogs respectifs. À l’époque, ces chaines d’amitié et les échanges de petits cadeaux entre blogueuses étaient monnaie courante. C’était le bon temps…
Alors que trop de blogueuses ont peu à peu délaissé leurs blogs, Pascale partage aujourd’hui ses ouvrages sur Des Chiens, des Fleurs et une Aiguille, avec une assiduité que je lui envie.
Outstanding Blogger !
J’ai beaucoup procrastiné pour répondre à l’invitation de Pascale. J’ai même tellement tardé à me lancer que plusieurs semaines ont passé et que ce week-end, c’est Cécile Patchwork Inspiration qui m’a invitée à son tour à participer.
Je crois que j’étais un peu intimidée par cet intitulé de Blogueuse Exceptionnelle.
Mais après tout, il y a réellement quelque chose d’exceptionnel à continuer à écrire un blog aujourd’hui à l’ère des réseaux sociaux et de l’omniprésence de la vidéo.
Cette exception a un prix, et je ne parle pas du montant de l’abonnement à la plateforme. Non, le vrai prix à payer, c’est le temps : raconter et surtout illustrer avec de jolies photos mes petites aventures de patchwork me prend du temps, beaucoup de temps. Un temps dont je me dis souvent qu’il serait mieux employé à faire avancer mes ouvrages en cours… Il m’arrive aussi de me demander si de votre côté de l’écran, vous avez encore le temps de lire des articles fleuves ou si finalement, vous préférez le format plus expéditif et télégraphique des réseaux sociaux.
Pour ma part, j’aime toujours lire de longs articles de blog bien documentés et joliment illustrés. Je me réjouis donc du mouvement de résistance impulsé par cet Outstanding Blogger Award.
Allez, c’est parti pour l’interview.
As-tu connu des succès notables en matière de quilting que tu aimerais partager avec nous, sans modestie mal placée.
Je me considère comme une quilteuse ordinaire. Mes goûts ne me portent pas vers des ouvrages complexes avec des milliers de pièces comme le Dear Jane ou de la Passacaglia.
Je suis plutôt adepte du quilt utilitaire, dans lequel j’aime me lover pour bouquiner ou regarder un film. Mon plaisir, c’est juste de jouer avec les tissus – en essayant de ne pas en perdre une miette – et d’aligner les petits points.

Ma plus grande fierté est d’avoir vu cet ouvrage publié en couverture de ma revue de patchwork préférée, le regretté Simply Vintage.
As-tu été influencée par des membres de ta famille pour te lancer dans le quilting ?
Voilà bien une question made in USA, où le patchwork est une vraie tradition qui se transmet de mère en fille.
Cela dit, dans ma famille, toutes les femmes tiennent une aiguille… ou deux. C’est ma grand-mère paternelle – couturière de profession – qui m’a appris la couture et la broderie lorsque j’avais une dizaine d’années. Ma poupée Barbie, habillée par nos soins de tenues cousues dans les chutes de vêtements de ses clientes, faisait des envieuses parmi mes camarades.
La rencontre avec le patchwork a eu lieu quatre ans plus tard, lorsque l’on m’a offert pour Noël La Petite Maison dans la Prairie, la série de livres de Laura Ingalls Wilder. J’en ai déjà parlé longuement dans cet article.

Dessin de Garth Williams, illustrateur de la Petite Maison dans la Prairie
Sitôt après l’obtention de mon diplôme d’orthophoniste, je me suis acheté mes premiers livres de patchwork. J’ai aussi pris quelques leçons d’appliqué dans une boutique tourangelle.
As-tu transmis cette passion à la génération suivante ?
Dans ma famille, le gène de la couture alterne avec celui du tricot. Je n’ai pas pour l’instant transmis le goût de la couture à mademoiselle Verveine… Mais ça peut encore venir
En revanche, elle a attrapé récemment le virus du crochet, et ma maman est en train de lui apprendre le tricot.

Je prendrai peut-être ma revanche à la génération suivante ?
Lève-tôt ou Couche-tard ?
Incontestablement, je suis une lève-tôt, adepte de la maxime de François de Malherbe : « Tout le plaisir des jours est en leur matinée ». Pendant les vacances ou les week-ends, je profite souvent des grasses matinées de monsieur Verveine pour avancer mes ouvrages.
En semaine le timing est plus serré, puisque je quitte la maison vers sept heures et quart pour aller travailler.

Mais avec un brin d’organisation, j’arrive quand même à grappiller une dizaine de minutes de couture le matin.
Comment apprends-tu le mieux ?
J’ai d’abord appris avec des livres: dans les années 90 il n’y avait guère d’autre possibilité, à fortiori en Touraine. L’offre de tissus était aussi très restreinte. Les boutiques de patchwork étaient implantées à Paris et semblaient parfois réservées à une clientèle très privée. J’ai beaucoup utilisé les chutes de tissu de ma mamie.
La naissance des éditions Quiltmania a marqué un vrai tournant. La plupart de mes ouvrages sont issus de leurs revues ou de leurs livres.

J’ai un profil visuo spatial: j’aime les tutoriels illustrés par des photos, je suis moins à l’aise avec la vidéo. Livres et revues de patchwork sont donc mes supports préférés pour apprendre une nouvelle technique.
Je lis aussi beaucoup de blogs de patchwork, mais plutôt pour m’inspirer.
Lequel de tes quilts es-tu la plus fière ?
Alors là, c’est un peu comme si vous me demandiez lequel de mes deux enfants est mon préféré ! D’ailleurs, j’ai souvent un peu de baby blues lorsque je termine de quilter une courtepointe.

En 2022, lorsque Laurence m’a proposé d’accrocher mon Étoile de Bethléem au Coin des Blogueuses, j’étais très fière de mon travail de quilting.

Mais une courtepointe ultra simple comme celle que j’ai cousue l’automne dernier me donne autant de satisfaction.
Aux suivantes…
Je vous invite maintenant à découvrir deux univers créatifs, celui de Chez Six Sous et celui de Fille Ainée. Ensuite, libre à elles, si elles le souhaitent, de continuer la chaîne.
À bientôt,
